Dans les années 80 on assiste au boom des vidéo
clips. Difficile à imaginer de nos jours qu’à cette période
archaïque, la musique était vendue sans support visuel...La musique
pop basée sur la seule acoustique durant des décennies semble
renaître grâce au médium coloré de la vidéo.
La génération des jeunes trentenaires se souvient
certainement avec émotion du Top 50 animé par Marc Toesca (Salut
les petits loups !), émission qui reste légendaire pour les
conflits qu’elle a entraîné à l’heure des informations télévisées.
La vidéo de Ashes to Ashes de Bowie a été
l’une des premières créations. Bowie, habillé en arlequin,
se promenait sur une plage, transformée grâce à des trucs
kaléidoscopiques en un monde imaginaire. La mer noire s’échouait
sur des plages violettes, le visage du chanteur était alternativement
quadrillé ou écarlate.
Ce stade a cependant rapidement été dépassé,
la technologie de la vidéo progressant très rapidement – tout
comme le succès du Top 50. Les progrès informatiques sont naturellement
utilisés. En moins de 5 ans, ce nouveau media atteint un niveau absolument
inimaginable quelques années auparavant.
Les chaînes musicales comme MTV qui commencent de jouer
un rôle de premier plan dans les années 80 exigent des tournages
toujours plus originaux et spectaculaires pour son jeune public. En fascinant
le spectateur et en l’empêchant de zapper, la vidéo participe ainsi
au succès du disque et à l’essor des chaînes musicales.
L’une des vidéos les plus géniales de l’époque, le court-métrage
d’horreur " Thriller " de Michael Jackson permet d’ailleurs
au disque de rester en tête des ventes pendant de longs mois.
Tant au point de vue de la technique que de l’équipement,
on recherche alors le voyant et le bizarre. Malheureusement l’imagination
des scénaristes ne suit pas souvent et ne parvient pas à faire
décoller une réalisation technique rarement géniale mais
souvent créative.
En Allemagne la production vidéo reste malheureusement
plutôt médiocre. Les nuages de givre, les clairs obscurs et les
éclairages violents tentent de dissimuler l’absence de scénario.
De Sandra, chanteuse allemande promue au rang de star internationale pendant
quelques mois, on garde ainsi le souvenir d’une jolie jeune femme au regard
de bovidé, vêtue de rideaux et coiffée avec la tringle,
qui se trémousse sur un fond sombre.
André S + Célia